Demi-finale de conférence Est, match 4. 17 mai 1993. Richfield Coliseum, Richfield, Ohio.

Rentrer dans l’histoire, voilà l’objectif des Bulls à l’orée de cette saison 1992-1993. Depuis 30 ans, aucune équipe n’a réalisé un “three-peat”, gagner 3 titres de rang. Seules deux franchises mythiques, les Lakers de George Mikan (alors à Minneapolis entre 1952 et 1954) puis les Boston Celtics de Bill Russell (8 titres entre 1959 et 1966!) ont réalisé cet exploit.

Chicago, amené par son splendide leader Michael Jordan, semble bien placé pour rejoindre les Celtics et les Lakers dans les livres d’histoire.

Pourtant, la saison régulière des Bulls n’a pas été un long fleuve tranquille. Comme le rapporte Phil Jackson dans son livre “onze titres” (eleven rings, the soul of success), l’ennui fut le plus grand ennemi de Chicago.

“Transcendants” n’est pas exactement le mot que j’emploierais pour décrire les Bulls lorsque les playoffs débutèrent fin avril. Nous avions lutté toute la saison en trainant la patte sans Cartwright et d’autres joueurs qui soignaient des blessures. Même en étant champions de notre division nous avions fini avec 57 victoires, soit 10 de moins que la saison précédente. Et surtout, nous ne pouvions pas compter sur l’avantage du terrain durant les playoffs, comme cela avait été le cas l’année précédente.”

Mais les playoffs révèlent la vraie nature des compétiteurs. Et ces matchs à pression conviennent tout à fait à ce groupe de champions en titre. De défaillants en saison régulière, les Bulls deviennent irrésistibles en playoffs, balayant en trois manches sèches les Atlanta Hawks, puis dominant les Cavaliers de Cleveland sur les trois premiers matchs de la demi-finale de conférence.

Les Bulls sont des bêtes de playoffs, et les coups durs ne les font pas reculer. Lors du premier match de la série, Horace Grant sort après le 1er quart temps sur une blessure à la cheville droite. L’occasion pour Jordan de compenser son absence en plantant 43 points. Jordan à son tour est tenu de sortir pendant le second match, remporté largement par Chicago, suite à une blessure au poignet droit. La douleur l’obligera à tirer un lancer franc de la main gauche! Scottie Pippen, Horace Grant revenu de sa blessure et le reste de l’équipe (Paxson, Cartwright, BJ Armstrong…) feront le nécessaire pour maintenir l’écart.

Bien que diminué par sa blessure reçue deux jours plus tôt, et bien que le préparateur physique des Bulls Chip Scheafer pensait que sa présence était “discutable”, Michael Jordan a à nouveau sorti une performance de haut vol pour mettre Cleveland au bord de l’élimination, avec 32 points, dont 10 des 13 derniers points des Bulls (96-90 au final).

Mené 3-0, Cleveland n’a donc plus le choix en abordant ce quatrième match de la demi-finale de conférence: vaincre ou mourir. Et pourtant, l’équipe de l’Ohio est talentueuse, complète et équilibrée, mais cela ne suffit pas face à un Jordan carnassier.

Cavs 1992-1993

Les Cleveland Cavaliers en 1992-1993

Les Cavaliers sortent d’une saison aboutie, avec 54 victoires et 28 défaites, leur permettant d’avoir le 3ème bilan à l’Est. Trois joueurs ont été sélectionnés pour le All-Star Game de Salt Lake City, Mark Price (également vainqueur du concours de tirs à 3 points), Larry Nance et Brad Daugherty. Mark Price sera également dans la NBA 1st team en compagnie de Jordan, alors que Larry Nance sera dans la 2ème All-NBA Defensive Team.

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“The shot”. Le numéro 3 qui tente tant bien que mal de défendre, c’est Craig Ehlo.

On retrouve à leurs côtés des joueurs expérimentés tels que Danny Ferry, John “Hot Rod” Williams, Gerald Wilkins (le frère de Dominique), ou encore la victime préférée de Jordan, Craig Ehlo, rentré dans l’histoire de la NBA pour avoir été du mauvais côté de “the shot” en 1989. Enfin, Terrell Brandon, futur All-Star, apprend le métier aux côtés de Mark Price.

L’équipe de l’Ohio, coachée par Lenny Wilkens, va donc jeter toutes ses forces dans la bataille, pour éviter l’élimination.

Le match est commenté par George Eddy et Bruno Poulain… et arbitré par le “jeune” retraité Dick Bavetta!

Box score du match

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