25 Avril 1997,  1er tour des Playoffs, match 1. Forum d’Inglewood (Los Angeles).

Depuis sa dernière finale en 1991 contre les Bulls de Jordan, l’équipe des Lakers n’a plus vraiment brillé, et avec la retraite de Magic Johnson le « Showtime is gone», et ils n’iront plus jamais au-delà des premiers tours des playoffs. Le bref comeback de Magic en 1996 a quand même permis de donner un second souffle à l’équipe coachée alors par Dell Harris, même s’ils se font éliminer au premier tour par Houston. Magic tenta de porter l’équipe sur ses larges épaules, en vain, il annoncera sa retraite définitive quelques semaines après cette élimination, lui qui préfèrera ensuite enfiler le costume de dirigeant au sein de son équipe. Mais de la magie il y en aura dès cette saison 1996-97, avec l’arrivée de Shaquille O’Neal , des jeunes Kobe Bryant et Derek Fisher, ainsi que le double champion NBA Robert Horry.

Dernière finale en 1992, eux aussi contre les Bulls de Jordan, et depuis, les Trail Blazers n’ont plus brillé non plus. Clyde Drexler, leader incontesté les a abandonnés en 1995 pour finir sa carrière à Houston auprès de son vieil ami de fac Hakeem Olajuwon. L’équipe tente alors de rebondir avec leur nouveau propriétaire Paul Allen, co-fondateur de Microsoft avec Bill Gates, et le milliardaire entame une politique « lakersienne », en voulant attirer un maximum de stars. Arrivent alors Arvydas Sabonis, le pivot lituanien de 2m20 (considéré par Pippen comme le meilleur joueur européen de l’histoire), le super meneur des Nets Kenny Anderson, Isiah Rider le puissant dunkeur qui a démocratisé le passage de balle sous la jambe lors les concours, Stacey Augmon le Plastic Man ex-star des Hawks d’Atlanta, l’ancien leader de Dallas Jim Jackson (absent pour blessure lors de ces playoffs), ainsi que les jeunes et prometteurs Rasheed Wallace et Jermaine O’Neal (aucun lien de parenté avec Shaquille).

Deux équipes de même niveau et en reconstruction, Los Angeles 4ème de la conférence Ouest, affiche cette année 56 victoires pour 26 défaites, Portland 5ème de la conférence Ouest à 49 victoires pour 33 défaites. Mais lors des 4 rencontres de la saison régulière entre ces deux équipes, Portland a gagné à 3 reprises. Les Lakers ont l’avantage du terrain avec son public de stars fidèle au Forum, Jack Nicholson toujours au premier rang pour assister aux belles affiches, et celle-ci deviendra un grand classique des playoffs durant les 5 prochaines saisons.

Shaq contre Sabas le colosse des pays de l’Est

Ça pourrait être le titre d’un film de série B japonais, mais c’est surtout l’affiche de ce premier tour des playoffs 97 à l’Ouest. Le match dans le match, c’est bien celui-là O’Neal VS Sabonis. Le duel en chiffres :

Shaquille O’Neal 24 ans, 2m16, 147 kg, 27,9 pts, 12,1 rbs, 3 ast, 2,6 blk en 38 min/match

Arvydas Sabonis 32 ans, 2m20, 140 kg,  13,4 pts, 7,9 rbs, 2,1 ast, 1,2 blk en 25 min/match

Ce qui donne en réalité des statistiques tout à fait comparables entre le sophomore trentenaire lituanien et l’arme ultime des Lakers. Alors qu’il avait été drafté en 1986 par les Blazers, Sabonis aura attendu une dizaine d’année pour intégrer cette équipe de Portland à cause du climat tendu à l’époque entre l’URSS et les USA. Climat d’autant plus tendu qu’en 1988 c’est l’URSS de Sabonis qui élimina l’équipe américaine de David Robinson et Mitch Richmond aux Jeux Olympiques de Séoul (un match à découvrir également sur BBallchannel). L’URSS remporta la médaille d’or face à la Yougoslavie de Kukoc et Petrovic. Et c’est quelque part grâce à Sabonis que les Etats-Unis alignèrent 4 ans plus tard la mythique Dream Team de 92 à Barcelone qui prendra le meilleur sur l’équipe « soviétique éclatée » de la Lituanie de ce même Sabonis en demi-finale, et Robinson se souviendra longtemps de ses 2 tentatives de dunks contrées par le colosse ( http://youtu.be/PWAD7jwoqG4).

O’Neal semble toutefois avoir plus d’un avantage sur son adversaire lituanien, il est plus jeune, plus mobile, plus rapide, saute plus haut… comme Sabonis à son âge, qui garde toutefois une bonne adresse à 3 points, et une mobilité remarquable malgré une détente et une vitesse juste dignes d’un poussin. Oui, oublions le respect des anciens, on est là pour une qualification au second tour des playoffs, et perdre à domicile pour les Lakers redonnerait l’avantage du terrain à Portland, avantage essentiel pour des équipes de même niveau. Et si la participation du rookie Kobe Bryant reste anecdotique (1 minute de jeu pour 2 points), ce qui l’est moins c’est qu’il joue là avec son futur coach Byron Scott présent sur le banc de Los Angeles pour sa dernière saison, après 13 ans de carrière NBA dont 11 aux Lakers et 3 titres gagnés aux côtés de Magic Johnson. Assistez au début de la nouvelle dynastie des Lakers.

Box score du match

Commentaires de George Eddy  et Bruno Poulain pour Canal +.

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