5 avril 2000. Alamodome, San Antonio.

Si aujourd’hui le plus beau jeu offensif se joue du côté de Fort Alamo, ce ne fût pas toujours le cas. Certes les Spurs ont toujours délectés leurs fans d’un jeu bien léché, mais en 2000, les Texans étaient plutôt réputés de l’autre côté du terrain, pour la force de leur jeu défensif. A cette époque, une autre équipe fait l’unanimité pour l’excellence de son jeu d’attaque : les Kings de Sacramento.

L’attaque des Kings menée par 3 génies

Les Kings possèdent dans leur 5 de départ, trois joueurs qui resteront parmi les meilleurs passeurs à leur poste : Jason Williams, Chris Webber et Vlade Divac. Alors le ballon circule, fuse, parfois avec quelques jongleries et autres amuse-gueules, mais toujours avec efficacité. Les Kings commencent à se rapprocher du niveau qui en feront une des meilleures teams des années 2000.

Avant l’arrivée de Mike Bibby, contre lequel il sera tradé en 2001, Jason Williams mène la danse chez les Californiens. Le joueur, flashy mais parfois brouillon, est un as de la passe comme on n’en avait pas vu depuis Pete Maravich. White Chocolate fait se lever les foules et squatte les Top10. No-look game, passes laser, dribbles entre les jambes en fast-break, tours de passe-passe made in “And1″… un génie pour son audace à vouloir créer du jeu spectaculaire. Et efficace : 12,3 pts 7,3 assists sur cette saison 99-00.

Mais White Chocolate n’est pas seul à faire le show : les 2 intérieurs des Kings, Chris Webber & Vade Divac sont eux aussi des passeurs inspirés et aiment faire le show. L’ancien du Fab-Five de Michigan, arrivé la saison passée de Washington, tourne à 24,5 pts 10,5 rbds et 4,6 assists. Il est féroce et en pleine possession de ses moyens (NBA 3rd team). Absent de cette confrontation contre les Spurs, il laisse le passing-game entre les mains du barbu Vlade Divac. Le pivot Serbe, toujours brillant (12,3 pts & 8 rbds), est réputé pour être l’un des meilleurs pivots-passeurs de l’histoire. Rien que ça. En l’absence de son compère, il récupère les clés de la peinture. A ses côtés, Scott Pollard démarre donc la rencontre et se tient prêt à mettre quelques baffes en dessous.

Sur les ailes, le jeune Peja Stojakovic (22 ans), après une saison rookie prometteuse, commence à faire tomber la foudre derrière la ligne et à se faire un nom dans la Grande Ligue (11,9 pts). Il est guidé par le vétéran Corliss Williamson, dont les stats seront en chute constantes pendant plusieurs saisons, mais qui reste largement sous-estimé. L’ancienne star universitaire aurait pu être un all-star, comme le prouve le match de mammouth qu’il va livrer ce soir, mais malgré un physique de buffle, sa carrière sera freinée par de trop nombreuses blessures.

Sur le banc, Tony Delk, sorte de “mini-taureau” maniaque du shoot est un bon joueur pour faire souffler Williams. En l’absence de Nick « The Brick » Anderson, Darrick Martin et le vétéran baroudeur Tyron Corbin restent quantité négligeable. La rotation intérieure sera assurée par le seul Lawrence Funderburke, ancien de la maison Pau-Orthez (96-97′), qui en est à sa 3ème saison avec les Kings, mais dont le temps de jeu est en chute libre, saison après saison. Il aura l’opportunité de (bien) montrer à coach Rick Adelman, qu’il peut encore tenir sa place.

Des Spurs Champions en titre

born-duncanEn face, c’est une montagne qui se dresse. Si les Spurs aiment attaquer, ils dominent en défense. Derrière le rempart constitué par les Twin Towers David Robinson & Tim Duncan, le cercle est bien protégé. Les deux légendes, qui viennent de remporter leur premier titre la saison passée, sont sur tous les fronts et sortent un gros match : 51 pts, 15 rbds & 8 blocks à eux deux !!!

Gregg Popovich peut aussi compter sur les 2 généraux que sont Avery Johnson – qui fait une de ses meilleures saisons, avec près de 11 pts et 6 assists par match – et Sean Elliott, qui lui est plutôt sur la fin de sa carrière, avec une saison 99-00 où il foulera seulement le parquet le temps de 19 matchs. Les pépins physiques s’amoncèlent et Sean n’est déjà plus que l’ombre de lui-même… Jaren Jackson, l’ancien shooteur de l’ASVEL (95-96′), complète le 5 de départ et tente d’apposer son adresse de loin.

Sur le banc on retrouve 2 anciens starters qui ont fait les beaux jours des Bazers de Portland : Terry Porter etJérôme Kersey. Tous les deux en fin de course, ils apportent expérience, assurance et vice. Antonio Daniels est encore considéré comme faisant partie du futur de la franchise, mais ça… c’était avant l’arrivée de TP dans les années qui vont suivre… Enfin, le petit intérieur au jeu sur-vitaminé Malik Rose, très apprécié des fans des Spurs, complète la second unit, apportant toute son énergie et son sens du sacrifice.

A la lutte pour les Play-offs…

Les 2 équipes – qui se sont rencontrées 2 fois, 2 victoires des Kings – sont à la lutte pour se positionner en vue des Play-offs : Sacramento essaie de s’accrocher au 7ème spot et San Antonio lorgne sur la 4ème place de Phoenix, synonyme d’avantage du terrain au premier tour.

Une rencontre commentée par Georges Eddy et Bruno Poulain, dans une rencontre en direct, avec tout un tas de petites friandises, dont Canal+ nous gâtait à l’époque… Enjoy !

Box score du match

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