12 Mai 1992 – 1992 Playoffs East Semifinals G5, Chicago Stadium.

Jordan Wilkins2ème tour des playoffs. Face aux champions NBA en titre, la série vient d’être égalisée à 2 manches partout par les Knicks au Madison Square Garden.  Jordan sort d’une saison de MVP (sa 3ème) à 30,6 points, 6,1 passes et 6,4 rebonds. Et quelques semaines avant de rejoindre la Dream Team à Barcelone aux côtés de son coéquipier Scottie Pippen et son adversaire du jour l’immense pivot Patrick Ewing, Jordan joue ces playoffs pour tenter le « back to back ». Les Bulls battent cette saison le record de franchise avec  67 victoires (pour 15 défaites) et sont plus que jamais favoris à leur propre succession. Mais alors qu’ils perdent leur premier match à domicile de cette série contre les Knicks, l’équipe du maître zen Phil Jackson va récupérer leur avantage du terrain en gagnant à leur tour un match dans la salle des New York Knicks,  un très sérieux adversaire coaché par un autre coach de légende Pat Riley, 3 fois champion NBA avec les Lakers dans les années 80 tout juste arrivé dans la Big Apple.

Les nouveaux Bad Boyse5a572caf5e0962667b41f30aa3ed26d

Ayant mis fin au règne des Detroit Pistons à l’Est depuis la saison 1990-91, et après un premier tour facile face au Miami Heat (3-0), les Bulls sont confrontés cette année à une autre équipe à la défense très agressive et pratiquant un jeu très physique. A l’image de John Starks, joueur chouchou de la franchise, Xavier Mc Daniel le nerveux X-Man, Anthony Mason et ses épaules de déménageur, l’acharné Gerald Wilkins le frère de Dominique (et père de Damien), Charles Oakley l’ex-Bull de Chicago, et du génial Mark Jackson, les Knicks vont toutefois devoir gérer les fautes personnelles. En effet, l’effectif de ce soir inclut seulement 3 remplaçants. Mais comme de vrais guerriers, ils ne vont pas pour autant s’empêcher de jouer à l’intimidation avec un festival de fautes flagrantes et intentionnelles.

La Chicago Dream Team

Si seuls Pippen et  Jordan sont All Stars cette année et sélectionnés au sein du Team USA, l’effectif des Bulls a de quoi faire rêver avec des gâchettes comme Craig Hodges (triple vainqueur du concours à 3 points), BJ Armstrong et John Paxson, des piliers comme Scott Williams, Stacey King, Will Perdue, et  l’ancien Knick Bill Cartwright, sans oublier Horace Grant et ses célèbres lunettes. Rajoutez à cela l’un des plus grands coachs de l’histoire de la NBA comme Phil Jackson, et vous obtenez une équipe favorite qui rien que sur le papier à de quoi intimider tellement elle est complète.

jordan vs ewing

Amis ennemis

Si lors des confrontations Chicago-New York des années 90, on oppose souvent Jordan à John Starks à cause de coups de sang et de duels mémorables, il faudrait plutôt comparer le parcours du leader de Chicago à celui du véritable leader de New York à savoir Pat Ewing. S’ils sont amis dans la vie, ils étaient déjà  adversaires en NCAA lorsque Jordan marquait en 1982 le panier décisif pour North Carolina en finale contre les Georgetown Hoyas de Pat Ewing, finale universitaire qu’il remportera deux années plus tard contre les Houston Cougars de Hakeem Olajuwon et Michael Young (champions d’Europe avec Limoges en 1993). Jordan et Ewing se retrouvent co-équipiers pour la première fois en sélection olympique en 1984 à Los Angeles puis une seconde fois en 1992 au sein de la Dream Team où ils gagneront l’or à chaque fois. Sans compter les nombreux All Star Games où ils ont plusieurs fois ensemble défendu les couleurs de l’Est (1986, de 1988 à 1993, puis en 1996 et 1997). Et ce n’est pas un hasard si Michael Jordan fait appel  à son ami Pat pour être son assistant coach à Washington en 2002 et le rappelle pour le même poste au sein des Charlotte Bobcats (actuellement Charlotte Hornets) en 2013. Leurs parcours sont étroitement liés, même si Ewing n’aura jamais gagné le titre de champion NBA en 17 saisons, malgré 2 finales en 1994 et en 1999. Tous deux devraient rester les éternels meilleurs marqueurs de l’histoire de leur franchise de Chicago et New York … ou du moins pendant encore quelques décennies, et leurs noms resteront associés à leur marque de chaussures, encore et toujours en vogue parmi les sneakers actuels.

Retrouvez pour ce grand classique des playoffs des années 90, les commentaires de George Eddy  et Bruno Poulain pour la chaîne câblée TV Sport.

Boxscore du match.

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