La première de Jordan, la dernière de M225px-1991NBAFinalsagic.

C’est également la première finale diffusée en direct en France grâce à George Eddy et Canal +. Cette finale s’annonce comme une passation de pouvoir, après l’ére du Show Time des Lakers, arrive l’ére Jordan. La star montante de Chicago obtient son ticket pour les finales en assommant tour à tour les Knicks, les Celtics et les Bad Boys de Detroit qui lui ont toujours barré la route lors des précédents playoffs, il est en passe de devenir la superstar de la NBA, lui à qui il ne manque que le titre de champion. Les Lakers sont en fin de cycle ou plutôt en reconstruction, après une décennie de domination, 8 finales dont 5 gagnées sous la houlette du coach gominé Pat Riley, et après le départ en retraite de Kareem « Skyhookurlf » Abdul Jabbar, les Lakers trouvent leur salut en recrutant Elden Campbell, Sam Perkins de Dallas et le jeune pivot yougoslave Vlade Divac, à une époque où les joueurs étrangers ne sont pas encore légion en NBA (ils n’étaient que 4 européens en 91 avec Detlef Schrempf, Rik Smits et Drazen Petrovic). Alors que le croate Toni Kukoc avait lui été drafté par les Bulls juste avant cette saison sans qu’il ne puisse intégrer l’équipe avant 1993 à cause de la situation conflictuelle de son pays. La guerre touche aussi le peuple américain en pleine guerre du Golfe, on peut voir que chaque joueur arbore un petit drapeau américain sur son warm up d’échauffement.

Coaché par Phil Jackson, Chicago entame cette finale avec l’avantage du terrain grâce à ses 61 victoires pour 21 défaites en saison régulière, et dispose de sérieux atouts avec les jeunes Pippen et Horace Grant en très grande forme, un Paxson très adroit, secondé par deux autres gâchettes que sont B.J Armstrong et Craig Hodges. Avec un total de 58 victoires pour 24 défaites, les Lakers viennent quant à eux d’éliminer le favori de la saison 4 manches à 2, les Portland Trailblazers de Clyde Drexler, eux qui étaient à 63 victoires pour 19 défaites et finalistes l’année précédente face aux Pistons. Los Angeles retrouve ainsi les finales NBA 2 ans après eux aussi avoir affronté Détroit à ce stade-là.

L’effectif des Chicago Bulls :
2 Dennis Hopson, SF 1.96m 91kg, 3 années d’expérience, Ohio State University
5 John Paxson, PG 1.88m 84kg, 7, University of Notre Dame
10 B.J. Armstrong, PG 1.88m 79kg, 1, University of Iowa
14 Craig Hodges, SG 1.88m 86kg, 8, California State University
23 Michael Jordan, SG 1.98m 98kg, 6, University of North Carolina
24 Bill Cartwright, C 2.16m 111kg, 10, University of San Francisco
32 Will Perdue, C 2.13m 109kg, 2, Vanderbilt University
33 Scottie Pippen, SF 2.01m 100kg, 3, University of Central Arkansas
34 Stacey King, PF 2.11m 104kg, 1, University of Oklahoma
42 Scott Williams, PF 2.08m 104kg, Rookie, University of North Carolina
53 Cliff Levingston, PF 2.03m 104kg, 8, Wichita State University
54 Horace Grant, PF 2.08m 111kg, 3, Clemson University
Head coach : Phil Jackson

 

L’effectif des Los Angeles Lakers :
4 Byron Scott, SG 1.91m 88 kg, 7, Arizona State University
10 Larry Drew, PG 1.85m 77kg, 9, University of Missouri
12 Vlade Divac, C 2.16m 110kg, 1, Yougoslavie
14 Sam Perkins, PF 2.06m 107kg, 6, University of North Carolina
20 Terry Teagle, SG 1.96m 88kg, 8, Baylor University
30 Irving Thomas, PF 2.03m 102kg, Rookie, Florida State University
32 Magic Johnson, PG 2.03m 98kg, 11, Michigan State University
34 Tony Smith, SG 1.91m 84kg, Rookie, Marquette University
35 Tony Brown, SF 1.98m 84kg, 5, University of Arkansas
41 Elden Campbell, PF 2.11m 98kg, Rookie, Clemson University
42 James Worthy, SF 2.06m 102kg, 8, University of North Carolina
43 Mychal Thompson, C 2.08m 103kg, 11, University of Minnesota
45 A.C. Green, PF 2.06m 100kg, 5, Oregon State University
Head coach : Mike Dunleavy

 

Du vrai spectacle, du vrai sport.

Une finale placée sous le signe du spectacle et du fairplay, il n’est pas rare d’y voir malgré quelques tensions, des joueurs adversaires s’aider à se relever après une chute ou se taper dans la main. 20 ans plus tard ces belles images semblent bien révolues. Raison de plus d’apprécier ces matchs, et ce duel des grands, de ces véritables légendes du basket que sont Magic Johnson et Michael Jordan, deux joueurs qui se respectent. D’autant que ce seront les derniers matchs en NBA de Magic avec les Lakers (avant son bref comeback de 1996), ses dernières passes, ses derniers coups de génie, ses dernières Converse Magic aux pieds, facejordan magic aux acrobaties aériennes de Michael Jordan chaussé de ses Air Jordan 6 noires, du très grand spectacle, un grand moment visuel et télévisuel que nous offrait Canal +. Et comme dirait George Eddy : “branchez vos magnétoscopes !”
Après cette finale, Jordan et Magic se retrouveront coéquipiers aux JO de Barcelone en 1992 au sein de la fameuse Dream Team, et adversaires à 2 reprises au All-Star Game 92 et en match de saison régulière Lakers – Bulls à Los Angeles en 1996 après leurs come backs respectifs.

 

Game 1 : Dimanche 2 Juin 1991 Chicago Stadium (Illinois) 15h30.
L’expérience contre la fougue.
Un match serré, dont l’issue se décidera sur la dernière possession du match. Si Chicago dispose de l’avantage du terrain, les Lakers possèdent l’expérience de 9 finales sur les 10 dernières années. Les équipes s’équivalent, le match se joue à pas grand chose.

Box score du match.

Game 2 : Mercredi 5 Juin 1991 Chicago Stadium (Illinois) 21h00.
The Move.
Jordan veut prendre le match a son compte et il va montrer au monde entier qu’il est prêt à devenir champion NBA. Une action spectaculaire résume ce match, the Move, Jordan après un festival d’adresse véritablement insolente s’envole au dunk à une main, change de main et de direction en l’air pour déposer un lay up inimaginable, marquant ainsi 26 points consécutifs et envoyant au passage un message aux supporters de Los Angeles “je suis prêt, j’arrive”

Box score du match.

Game 3 : Vendredi 7 Juin 1991 Great Western Forum (Inglewood, California) 19h00.
Back to L.A.
Si Jordan n’a pas pu défendre tout le match 2 sur Magic pour un problème de fautes personnelles, Pippen assurant l’intérim, on retrouve le duel Magic-Jordan cette fois-ci sous les projecteurs du Forum d’Inglewood et l’œil expert de Jack Nicholson que l’on aperçoit toujours à quelques mètres du banc des Lakers.

Box score du match.

Game 4 : Dimanche 9 Juin 1991 Great Western Forum (Inglewood, California) 19h00.
Une pluie de stars.
On attend la réaction des Lakers, qui ne tiennent pas à se laisser distancer pas ces Bulls très entreprenants et déterminés. L’image de ce match, Magic au début du 4ème quart temps qui tente tout son possible avec un panier en déséquilibre sur la tête de Jordan et Levingston, qui va enflammer le public, avec toujours plus de stars présentes (Schwarzenegger, Don Johnson) et Kareem Abdul Jabbar venu exceptionnellement apporter son soutien directement sur le banc des Lakers.

Box score du match.

Game 5 : Mercredi 12 Juin 1991 Great Western Forum (Inglewood, California) 21h00.
Le retour du Show Time.
Peut-être le match le plus spectaculaire, malgré les absences sur blessure de Byron Scott et James Worthy. Alors que la presse écrivait que le basket des Lakers était devenu “Slow Time”, on retrouve un Magic survolté avec ses passes aveugles et de quaterback, dans un match très intense des deux côtés du terrain, et un Jordan toujours plus aérien et décisif, secondé parfaitement par son lieutenant Scottie Pippen. Show Time is back.

Box score du match.

Commentaires de George Eddy et Pierre-André Lacout pour Canal +, sauf le match 3, commenté par Sébastien Audoux (NBA+).

Téléchargement : match 1match 2match 3match 4match 5.