Finale Open Mc Donald’s. Olympiahalle, Munich. 23 octobre 1993.

David Stern, qui voit sa toute puissante NBA conquérir le monde après le succès des J.O. de Barcelone, et qui garde en tête l’affront fait au Lakers par la Joventut Badalona, lors du McDo de 1991, abat une nouvelle carte pour conquérir la vieille Europe. Les Suns de Barkley, derniers finalistes NBA, iront tâter le cuir à Munich, face aux meilleures formations Européennes.

Les Phoenix Suns sortent alors tout juste d’une des plus belles finales de l’histoire de la NBA, perdue contre les Bulls. L’impression laissée par l’équipe drivée par Paul Westphal, avec leur style à la fois rugueux, rapide et spectaculaire a enthousiasmé. Tant aux USA, qu’en Europe.

A l’aube de cette nouvelle saison, le roster des Suns garde une fière allure : à l’arrière, Kevin Johnson, reste le meilleur PG de la conférence Ouest et Dan Majerle, l’un des arrières les plus craints de la grande ligue, tant pour sa défense, très costaud, que pour ses shoots longue distance. Les deux arrières seront All-Stars au printemps suivant et Majerle ira au Mondial 94 avec la Dream Team II. A l’intérieur, l’ascète AC Green vient d’arriver des Lakers et jouit toujours d’une excellente réputation comme joueur de devoir. Il prêtera main forte à un « Big O » Miller dont la NBA ne sait pas encore quoi penser … Mais le clou du spectacle, avant même qu’il ne commence, reste celui que tout le monde aime détester : Charles Barkley. Il serait venu seul, l’Olympiahalle de Munich aurait été remplie de la même manière. Barkley qui endossera pour l’occasion son costume de méchant face au public Munichois, se verra répondre par la salle entière « Chicago !! Chicago !! ». Le public n’attendait que ça et Barkley connaît son rôle par cœur.

Cette finale du McDo 93 est aussi l’occasion pour les puristes, d’admirer la grâce d’un mastodonte comme Joe Kleine, qui arrive des Celtics ou la vivacité de l’éphémère Negele Knight.

En demi-finale, les Suns enfoncent le Real Madrid de Sabonis (145-115) et s’offrent le droit de régler leurs comptes aux tombeurs du CSP Limoges, le Buckler Bologne (101-85).

Phoenix Suns Munich, McDonald, 1993

En 1993, et avant le règne des années « Kinder » (avec les Jaric-Rigaudeau-Ginobili-Smodis-Schonochini-Nesterovic-Andersen), le Knorr Bologna devient pour quelques années le Buckler Bologna.

C’est une équipe de vieux briscards. Les cultissimes Morandotti, Brunamonti ou autres Binelli (qui cumulent à eux trois 38 saisons sous le maillot de Bologne !!!) se donnent à fond pour faire déjouer les derniers finalistes NBA. Le basket US rencontre la caricature du basket FIBA. Paillettes contre clés à molettes, coups de patte et feintes à papa. Leurs petits paniers du dimanche matin face à Barkley et Cie, vous arracheront sûrement un grand sourire.

Ces joueurs cultes sont rassemblés autour d’un petit jeune tout fluet qui marquera l’histoire du basket Européen tant par son jeu, que par son caractère : Pedrag Danilovic. Ce game contre Phoenix nous donne l’occasion de le voir évoluer avant sa période NBA. Et à l’époque, même face à un Dan Majerle au top, il montre déjà de très belles choses.

Enfin, tout juste débarqué du PAOK pour remplacer le Canadien Bill Wennington, et couronné de 2 bagues de champion NBA avec les Bulls, Cliff Levingston est un des powers les plus puissants de l’époque en Europe. Le buzz est autour de lui et il aura pas mal de boulot pour bouger le gros Barkley qui sort de ses vacances, mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il démarre cette finale en trombe et fait passer le message : les gars, si vous vous remuez pas, je vous dunke dessus toute la soirée !!!

Commentaires assurés par Georges Eddy et Eric Besnard.

Box score du match.

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