1er novembre 2001, Delta Center, Salt Lake City.

Injouables. Inarrêtables. Imbattables. Le début d’une longue dynastie…

Les superlatifs ne manquent pas au début de la saison 2001-2002 envers les Lakers, et les double tenants du titre sont les favoris à leur propre succession. Lors des trois derniers mois de compétition, Los Angeles n’avait enregistré qu’une seule défaite, et encore en prolongations. A l’aube de cette nouvelle saison, Phil Jackson est face à un nouveau défi: remporter un troisième three-peat, et ceci avec deux équipes différentes.

shaq kobe

A l’issue du deuxième sacre, en route pour le triplé?

Quelques départs ont été enregistrés à l’intersaison, dont parmi les plus notables ceux de Horace Grant, artisan du 1er three-peat des Bulls, Ron Harper, qui avait également fait partie du second triplé des Bulls de Phil Jackson, ou encore Isaiah Rider, joueur fantasque mais ô combien talentueux. Mais quelques retouches judicieuses permettent à l’effectif double champion en titre de viser haut: Lindsey Hunter, passé par Détroit et Milwaukee, un honnête meneur-scoreur, Mitch Richmond, qui bien que sur le déclin amène sa qualité de tir dans ses bagages, voire Samaki Walker, un beau bébé de 2,06m et 108 kgs, encore un peu soft.

Shaq

Big Daddy Shaq

Finalement, ce ne sont pas les recrues qui changent drastiquement la donne, mais bien ceux qui étaient déjà là les saisons passées, qui présentent une année d’expérience de plus. A commencer par le duo Kobe-Shaq. De leur entente découleront les résultats. Lorsqu’ils jouent ensemble, et qu’ils s’entendent, ils sont tout simplement inarrêtables. Shaquille O’Neal est l’arme atomique du basket moderne. Outre le fait que personne ne peut s’opposer à cette masse athlétique de 143kgs, le Shaq a développé une qualité de passes qui lui permet de déjouer les prises à deux ou trois proposées par les adversaires. Et les destinataires de ses passes sont tous des shooteurs longue distance émérites (Fox, Bryant, Richmond, Fisher, Hunter, Horry), un vrai casse-tête pour les coachs adverses. Kobe Bryant quant à lui monte en puissance année après année. Il n’a que 23 ans au début de la saison 2001-2002, mais sa maturité impressionne. Sa marge de progression semble elle aussi sans fin, et il se positionne clairement comme l’héritier de Jordan.

A leurs côtés, on retrouve des tauliers, habitués à remporter des titres: Rick Fox, Robert Horry, Derek Fisher. Le tout coaché par le zen master, Phil Jackson. Bref, cette équipe fait peur et il semble qu’un tapis rouge vers le titre leur est déjà déroulé, à conditions que les “stars” arrivent à cohabiter.

stockton_malone

“Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction.”
Antoine de St Exupéry

Et ce ne sont pas les Utah Jazz qui diront le contraire. En ce 1er novembre 2001, les Lakers ont déjà remporté leurs deux premiers matchs de saison régulière, et sont opposés à l’équipe de Salt Lake City, qui a l’inverse n’en a pas encore gagné un seul. Bien que présenté sur le déclin, comme chaque année d’ailleurs, le Jazz joue une partition juste qui lui permet d’être dans les meilleures équipes de l’Ouest. Certes, John Stockton a 39 ans, Karl Malone 38, mais leur duo fonctionne à merveille. Ils continuent de dérouler leurs situations de pick and roll avec une extrême justesse, perturbant les défenses qui leur sont opposés. Stockton, malgré son look de banquier, est tout de même le meilleur passeur et intercepteur de l’histoire de la NBA, et Karl Malone, avec un physique de body-builder, figure parmi les meilleurs power forwards de l’histoire. Tout aurait pu les opposer, tant ils sont différents, mais ils sont finalement indissociables.

Le coach Jerry Sloan sait qu’il faut réinventer son équipe si elle veut durer. C’est pourquoi après l’ajout de Donyell Marschall et Quincy Lewis l’an passé, le Jazz accueille un des plus grands espoirs du basket européen, Andrei Kirilenko. La relève se prépare aux côtés du duo de Dream-Teamers, mais aussi des expérimentés Bryon Russell et Greg Ostertag, présents lors des finales perdues face aux Bulls en 1997 et 1998. On retrouve également le meilleur sixième homme de la saison précédente, le chouchou du Madison Square Garden, le précieux John Starks.

Autant dire que si l’équipe a commencé la saison par deux défaites, il va falloir compter sur eux pour ne rien lâcher jusqu’aux play-offs. Ils devraient être à nouveau au dessus des 50% de victoires, pour la 19ème fois d’affilée, égalant le record des Celtics.

Cette rencontre opposant deux extraordinaires duos de la NBA (Stockton-Malone/Bryant-O’Neal) est commentée par George Eddy et Bruno Poulain.

Box-score du match

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